La frite : facteur de risque de mortalité
La frite : facteur de risque de mortalité ? Par le Dr Philippe Chauveau (CHU - Bordeaux) Article commenté : Fried potato consumption is associated with elevated mortality: an 8-y longitudinal cohort study. Veronese N, Stubbs B, Noale M et al.Am J Clin Nutr. 2017 ; 106(1):162–7.
La consommation en pommes de terre (PdT) a diminué dans les sociétés industrialisées mais la consommation de frites ou de chips a augmenté. En effet si les nutritionnistes la préfèrent bouillie, la population générale la préfère frite et souvent associée à d’autres facteurs nutritionnels conviviaux mais à risques.
Une méta-analyse récente n’était pas conclusive bien que la frite soit associée à un risque plus élevé de développer un diabète ou une obésité (1).
Face à cette question cruciale, une réponse devait être donnée à la question : la frite est-elle associée à un risque de mortalité plus élevé ?
 
A partir d’une cohorte destinée à étudier le risque de maladie articulaire, 4400 participants ont répondu à un questionnaire de fréquence de consommation semi-quantitative auquel ont été rajoutées 2 questions spécifiques sur la consommation de PdT et sur leur préparation (frites, poêlées, vapeur…).
4400 sujets américains sont inclus, âge moyen 61 ans, suivi 8 ans. 5,4% sont décédés au cours du suivi. Les autres variables analysées sont nutritionnelles (alcool, régime méditerranéen, BMI), activité physique, sociale, comorbidités (Index de Charlson) et dépression.
Cette étude permet une analyse multivariée des déterminants de la consommation et de préparation de la PdT. Les sujets sont classés selon la fréquence de consommation de moins de 1 fois/mois à plus de 3 fois/semaine.
 
Les plus gros consommateurs sont plus âgés, plutôt de groupe ethnique blanc, d’un niveau social moins élevé et peu adhérents à un régime méditerranéen. En analyse univariée, les plus gros consommateurs ont un risque 3 fois plus élevé de mortalité mais qui n’est plus significatif en analyse multivariée.
La consommation de PdT non-frite n’est pas associée à un risque plus élevé. Par contre le risque relatif de mortalité est doublé pour ceux qui consomment plus de 2 fois par semaine (HR 1.95 pour > 2 fois et HR 2.26 pour > 3 fois) des frites ou assimilés.
 
La pomme de terre n’est pas un danger. La frite est sûrement à consommer avec modération. Le sel et les graisses liés à la préparation sont probablement en cause.
Cette étude permet :- de clore un débat essentiel et - de rassurer les consommateurs occasionnels… pour les autres…
 
Référence :
1. Borch D, Juul-Hindsgaul N, Veller M, Astrup A, Jaskolowski J, Raben A. Potatoes and risk of obesity, type 2 diabetes, and cardio- vascular disease in apparently healthy adults: a systematic review of clinical intervention and observational studies. Am J Clin Nutr 2016 ; 104:489–98.


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