« L'apprentissage de la musique modifie l'activité du cerveau »
Pierre Kaldy note dans Le Figaro que « jouer d'un instrument de musique est un défi pour le cerveau, qui doit apprendre à associer aux sensations auditives et tactiles des gestes très précis. Les modifications cérébrales liées à cette prouesse ont pu être mises en évidence par des chercheurs canadiens de l'université McGill au Canada », selon des travaux parus dans les PNAS.
Le journaliste précise que « l'objectif des chercheurs était de voir les régions cérébrales impliquées lorsque l'on reproduit un son avec un instrument de musique
Revue de presse rédigée par Laurent Frichet

 
TSAVO PRESSE 

 
Le Figaro
 
-
 
« L'apprentissage de la musique modifie l'activité du cerveau »
 

Indiana Wollman, chercheuse en neurosciences cognitives, premier auteur, explique ainsi : « Nous avons choisi le violoncelle, car le geste d'un instrumentiste à cordes a une influence continue et extrêmement fine sur la justesse de la note produite. Ceci nous permet d'analyser précisément les mécanismes mis en place par le cerveau pour intégrer les gestes et les sons ».

 
Pierre Kaldy indique qu’« une version miniature et non magnétique de l'instrument utilisable dans l'enceinte d'un appareil d'IRM a été mise au point avec l'aide du Français Thibaut Carpentier, chercheur à l'Ircam et médaille de cristal du CNRS 2018 ».

 
Le journaliste relève que « 13 volontaires sans culture musicale se sont prêtés au jeu. L'activité de leur cerveau a été visualisée à trois moments, d'abord lors d'une première écoute de sons joués au violoncelle, puis quand ils ont répété des morceaux au bout d'une et quatre semaines d'apprentissage du violoncelle ».

 
Il note que « lors de la première écoute, des aires auditives et prémotrices se sont activées dans le cerveau. Avec l'apprentissage, d'autres aires motrices sont entrées en jeu ainsi que celle de l'hippocampe qui intervient dans la mémorisation des morceaux. Le degré croissant de connexion entre les aires auditives et motrices a été mesuré, reflet d'une coordination toujours plus forte entre audition et motricité fine des doigts et des bras ».

 
Pierre Kaldy ajoute : « Plus surprenant, le degré d'activation d'une région cérébrale mesuré lors de la première écoute a permis de prédire la rapidité de la progression de l'apprentissage de l'instrument par la suite ».

 
Hervé Platel, chercheur en neuropsychologie à l'université de Caen-Normandie, souligne qu’« il s'agit de l'aire motrice supplémentaire du cortex moteur, une région clé du couplage entre écoute et activité motrice ».

 
Le journaliste retient que « si ces résultats sont confirmés à plus vaste échelle, l'aptitude innée d'un adulte à apprendre à jouer d'un instrument serait décelable par IRM en lui faisant écouter un air de musique joué avec cet instrument ».
« D'autres prédispositions à des aptitudes artistiques ou sportives, où les sensations non plus auditives mais visuelles ou spatiales sont couplées à des gestes très fins, pourraient également être recherchées dans le cerveau », poursuit-il.

 
Hervé Platel indique qu’« il n'est pas exclu non plus que les aires associatives impliquées puissent être aussi stimulées par la vue d'autres personnes en train d'accomplir les bons gestes. Dans ce cas, montrer à des enfants comment s'entraînent des artistes ou des sportifs peut les aider dans leur apprentissage mais peut-être même révéler en eux des talents insoupçonnés ».
Retour
Lettre d'infos
MTC-Infos
Inscrivez votre e-mail pour recevoir nos dernières nouvelles !
Nous contacter :