L’équipe de la RMIT University (Melbourne) a mené cet essai contrôlé randomisé chez 528 patients souffrant de lombalgie aiguë, de migraine aiguë, ou même d’entorse à la cheville qui se sont présentés en service d'urgence.
Même en situation d’urgence, l’acupuncture a son rôle à jouer : l'efficacité immédiate de l'acupuncture, utilisée depuis plus de 2 millénaires en médecine chinoise pour prendre en charge la douleur, est révélée par cette étude.
La thérapie est confirmée comme une alternative à part entière, sûre et efficace, aux antidouleurs.
Ces patients ont caractérisé leur niveau de douleur comme > 4 sur une échelle d’évaluation en 10 points puis ont été assignés à recevoir l'un des 3 traitements :
l'acupuncture seule,
l'acupuncture + pharmacothérapie ou
pharmacothérapie seule.
Une heure après le traitement, moins de 40% des patients des 3 groupes ont ressenti une réduction significative de la douleur (> 2 points sur l’échelle),
-80% des patients des 3 groupes présentaient toujours un score de douleur > ou = 4.
Mais :
48 heures plus tard, la grande majorité des participants a jugé son traitement efficace,
82,8% des patients du groupe acupuncture seule déclarent qu'ils souhaiteraient si besoin recevoir le même traitement,
80,8% dans le groupe acupuncture + médicament et 78,2% dans le groupe pharmacothérapie seule.
L’acupuncture trop peu proposée à l’Hôpital :
cette étude, menée en Australie, où l’acupuncture est plus largement et systématiquement pratiquée, suggère ainsi que l'acupuncture est aussi efficace que les médicaments contre la douleur et apporte un soulagement à long terme aux patients souffrant de douleur aiguë au point de se rendre aux urgences.
Cependant, l’étude confirme aussi, qu’aucun traitement -parmi les 3- ne parvient à éliminer totalement la douleur…
Or, rappellent les auteurs, la douleur est non seulement la cause la plus fréquente d’arrivée aux urgences mais une priorité dans la gestion du patient aux urgences.
Si l'acupuncture est largement utilisée par les praticiens de ville pour traiter la douleur, elle reste trop rarement utilisée dans les services d'urgence des hôpitaux.
L’idée ici est donc d’appeler à l’intégrer dans la panoplie des options de prise en charge de la douleur afin de réduire au maximum le recours aux opioïdes tels que la morphine, qui entraînent un risque de dépendance en cas d'utilisation à long terme.
« Certains services d'urgence australiens proposent déjà l'acupuncture mais, globalement, d’autres études sont nécessaires pour améliorer la gestion de la douleur dans les services hospitaliers ».