Dans l'absolu, le meilleur médicament est immatériel, c'est la “joie” pour le commun des mortels, le caractère traditionnel de la joie “樂” (Le) est pratiquement le même que celui du médicament “藥” (Yao), ce dernier n'a que la clef de l'herbe “艹” en plus.
Les daoistes ont une graphie particulière du médicament avec une culture et technique plus profonde et subtile qui passe par le travail des trois trésors que l'on a en soi : le Jing (Essence), le Qi (Souffle vital), et le Shen (Esprit).
Il y a aussi une autre graphie ancienne pour le terme “médecine” qui est “毉” mais qui est très peu connue avec en bas au lieu de la jarre d’alcool le caractère “巫” (Wu) qui veut dire “shamanisme” mais que j'appelle “Wuisme” représenté par le Zhu You “祝由”,la première forme de médecine en Chine utilisant les incantations et les talismans.
Le terme “formule” (de plantes médicinales) est aussi un terme communément utilisé mais réducteur et trompeur, en chinois on dit “Fang Zi” 方子, le caractère “方” (Fang) a plusieurs sens: carré, direction, position, méthode, moyen, etc
Dans le cas de la “médecine du juste milieu” c’est le sens de “direction”qui est le plus approprié, car il se réfère aux directions des 8 Gua (8 trigrammes) et 64 Gua (64 hexagrammes) du Yi Jing (Classique des changements) que l’on peut comprendre comme les “changements de l'énergie”.
“Prescrire une formule” se dit en chinois “Kai Fang” 开方qui devrait se comprendre aussi et surtout comme “ouvrir une direction”.
Pour mieux comprendre les concepts de “direction” et des “changements de l'énergie”, il faut étudier le Yi Jing, les 8 Gua (8 trigrammes) et 64 Gua (64 hexagrammes).
Dans le même genre, “Fang Shi” 方士 qui se traduit littéralement par “maitre des directions” est un titre datant d’avant la période de Jésus Christ, lié au shamanisme, à la magie et à l'alchimie pour désigner le prédécesseur du maitre daoiste qui se dit en chinois “Dao Shi” 道士. Ce dernier titre étant apparu à la dynastie des Han Occidentaux (25 à 200 après J.C.).
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“L'invisible” 無 Wu (langage daoiste) est généralement traduit par "vide" ou "non-être" mais la graphie traditionnelle du caractère 無 nous indique qu'il y a la clef du feu en bas, comme quelque chose qui est en mouvement, quelque chose qui bouge, qui est mais qui ne se voit pas.
“L'espace de travail ” 空 Kong (langage foiste ou bouddhiste chinois provenant du sanskrit "Śūnyatā") et traduit généralement par "vacuité" ou "vide", mais le caractère chinois 空 est composé en haut du caractère 穴 Xue qui représente une grotte, un espace, et en bas du caractère 工 Gong travail, c'est pour cela que je traduis 空 Kong par “l'espace de travail ”.
“L'invisible” 無 Wu (langage daoiste) et la “espace de travail ” 空 Kong (langage foiste ou bouddhiste chinois provenant du sanskrit "Śūnyatā") indiquent-ils la même chose ?
C'est un sujet qui a fait grand débat en Chine lors de l'introduction du Bouddhisme, et encore meme aujourd'hui. Certains disent oui, d'autres disent non. Mais ces derniers reconnaissent le fait que ce sont des notions proches car il y a les idées de liens et de changements.
Il faut se rappeler le Bouddhisme vient d'Inde, et que les indiens sont nos professeurs dans cette sagesse, ne lisant pas les textes anciens en sanskrit et ne connaissant pas les subtilités du terme originel "Śūnyatā", je préfère ne pas trop me prononcer, en espérant travailler avec des indiens et des experts de l'Inde. Je pense simplement que tous les peuples du monde à travers des approches différentes avaient une connaissance universelle...
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