Parce que cette écriture a subi, dans son histoire, depuis son « invention » il y a quelque 3 300 ans, beaucoup moins de transformations que les systèmes scripturaires non logographiques, c’est-à-dire constitués, tel notre alphabet, de signes purement différentiels, il importe de regarder, pour la comprendre, jusqu’à ses origines. Des caractéristiques anciennes y subsistent, que ce soit dans la forme ou la structure des caractères, ou également dans les usages qui lui sont inhérents. Ce dernier point est important, car ce n’est pas seulement l’examen des graphèmes qui révèle quelque chose du génie propre de l’écriture chinois (c’est même là plutôt que bien des péchés d’imaginarisation se commettent) : c’est aussi dans ses énoncés, dans les contextes particuliers où elle est utilisée. Ce qui se révèle alors ne concerne pas seulement l’écriture chinoise, mais plus généralement toute écriture.
L’écriture chinoise, à l’origine, n’est pas différente des autres écritures anciennes, qui, comme elle, et tel le sumérien, ont commencé par des « dessins ». L’embryon des systèmes d’écriture est l’objet concret, représenté plus ou moins schématiquement, et plus ou moins reconnaissable. C’est la classe des « pictogrammes ».
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http://www.lacanchine.com/Ch_L_Lanselle_ecrit1_files/Lanselle-Ecriture-langue.pdf
Rainier LANSELLE
Psychanalyste Maître de Conférences, Université Paris 7 UFR Langues et Civilisations d’Asie Orientale
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