Pour une large population asiatique, qu'elle réside en Chine ou ailleurs dans le monde, le Nouvel An lunaire est la fête la plus importante de l'année. Cette célébration est ainsi marquée par de nombreuses manifestations festives. Les membres de la famille se rejoignent pour célébrer tous ensemble le passage de l'ancienne à la nouvelle année.
Durant la période de la Fête du Printemps ou Nouvel an chinois, nombreux sont les Chinois qui suivent les croyances populaires pour obtenir chance, bonheur et fortune pour l'année à venir. Ainsi, une grande part de la population croit avec ferveur que le fait de porter du rouge, notamment dans les sous-vêtements durant les festivités, contribuera à éloigner les mauvaises ondes dans la vie du porteur et lui attirer la bonne fortune.
La couleur rouge constitue la couleur fétiche des Chinois dans la mesure où elle est censée marquer le succès et apporter le bonheur. Par conséquent, rien n'échappe à la règle : des accessoires à la tenue principale, en passant par les sous-vêtements. Aucun détail n'est donc laissé au hasard. Il s'agit donc d'injecter le maximum de rouge dans sa garde-robe, même si la perspective de porter cette couleur ne semble pas toujours réalisable en temps ordinaire.
Pour ce qui est des sous-vêtements rouges, sont concernés essentiellement les petites culottes, strings, slips et caleçons. De plus, la croyance populaire s'applique en particulier aux personnes nées sous le signe zodiacal dont c'est la nouvelle année. Pour ces derniers, la tradition veut qu'ils portent des culottes rouges jusqu'au prochain Nouvel an.
Ainsi, chaque année, les ventes de vêtements et lingerie rouges augmentent considérablement aux alentours du Nouvel an chinois.
https://chine.in/guide/porter-des-sous-vetements-rouges-pour-nouvel_3893.html
La semaine qui précède le Nouvel An chinoisou Fête du Printempsest appelée le petit Nouvel An. Durant cette période, chaque famille fait un rituel d'adieu au dieu du Foyer dont une représentation est placée bien en évidence dans la maison. Ainsi, cette divinité observe durant toute l'année les allées et venues de chaque membre de la famille et analyse ainsi qui a été généreux et a durement travaillé pour avoir de l'argent. Pour inciter le dieu de la Foyer à faire un rapport élogieux à l'Empereur de Jade, on lui donne en offrande des bonbons, des pâtisseries et du vin ; certains barbouillent ses lèvres avec du miel, pour s'assurer que seules des paroles douces sortent de sa bouche. Ainsi, chaque année, il va faire son rapport auprès de l'Empereur de Jade, après avoir effectué un long voyage qui débute alors qu'on brûle son image et qu'il s'envole avec la fumée. Quelques jours après ce rituel, on appose une nouvelle effigie du dieu dans la cuisine pour signaler ainsi qu'il est de retour.
Tous les membres de la famille attendent avec impatience la célébration du Nouvel An lunaire et les préparatifs se font en général bien avant cet événement. On fait alors un grand nettoyage de la maison qui consiste à nettoyer toutes les pièces, particulièrement les coins sombres ainsi que derrière les meubles. Ce rituel permet ainsi de se débarrasser des mauvais esprits qui peuvent se cacher dans ces endroits mal éclairés. Les fenêtres sont lavées ou si elles sont abîmées, on s'attele à leur réparation. Dans plusieurs familles, on repeint même la porte qui mène à la cour, ainsi que les différentes parties de la maison qui sont faites en bois.
Quand le grand nettoyage est terminé, le dernier jour, des souhaits écrits sur du papier rouge sont disposés dans les différentes pièces de la maison. Ainsi, sur ce papier qui symbolise la chance, sont inscrits des caractères comme fù, qui signifie bonheur. De plus, sur les côtés de la porte principale, il est d'usage de coller deux bandes de papier rouge, couleur du bonheur. Et sur chacune d'elles, un vers est imprimé. Quand on assemble ces deux morceaux de papier, les deux vers forment un tout. Il était de tradition dans les temps anciens d'écrire ces vers à la main.
Durant le réveillon du Nouvel An lunaire, les habitants restent dans leurs maisons. Cette tradition découle du fait que "nian", le mot chinois pour désigner "année" est aussi considéré comme le nom d'un monstre. Ainsi, selon la légende, ce monstre vient rôder autour des villages une nuit par an. Par peur, les villageois restaient calfeutrés chez eux et veillaient jusqu'au petit matin, qui marquait son départ. C'est durant ce réveillon que les principales célébrations sont alors effectuées.
Traditionnellement, les familles veillent toute la nuit et cette action est considérée comme un gage de longévité. Durant cette veillée, elles préparent des plats qui ont des noms auspicieux, et s'adonnent à des activités ou des jeux comme le mahjong pour passer le temps. C'est aussi l'occasion de se donner les étrennes. Traditionnellement, ce sont les enfants et les jeunes qui ne sont pas encore mariés qui les reçoivent de la part de leurs aînés. Ce sont généralement des enveloppes rouges contenant de l'argent. Durant cette célébration, il est aussi de coutume d'allumer des pétards, afin de chasser les mauvais esprits et les influences néfastes.
Les familles font aussi beaucoup de provisions en prévision des célébrations. Elles achètent ainsi des graines de pastèque, des bonbons ou des fruits secs, qui sont destinés à être grignotés pendant la veillée. C'est aussi l'occasion d'acheter des habits neufs mais ce sont surtout les enfants qui sont dotés de nouveaux vêtements.
Chaque famille se réunit ensuite pour partager le repas du Nouvel An. Dans la majorité des cas, ce repas se déroule dans la maison des aînés. Des plats traditionnels sont préparés pour cette occasion. En général, il y a toujours un plat fait avec un poisson entier. En effet, le mot chinois yúqui sert à désigner le poisson, signifie aussi "surplus". En servir à l'occasion du Nouvel An lunaire permet de garantir que la famille ne manquera de rien, qu'il y aura même un surplus. Pour marquer encore plus cette tradition, certains font attention à ne pas finir le plat, afin de montrer qu'il est en abondance. Dans la partie nord du territoire chinois, on consomme aussi à cette occasion un plat composé de raviolis dont la forme rappelle celle les lingots d'or anciens ou yuánbao. Dans la région cantonaise, c'est l'huître qui est le plus appréciée car le mot chinois pour "huître" signifie aussi "bonne affaire". Une pâtisserie traditionnelle est largement consommée lors de la célébration : le niangao; celle-ci est faite avec une pâte de riz glutineux parfumé au longane qui est fourrée avec une pâte de haricot rouge.
Quand arrive le premier jour de l'année lunaire, les familles se rendent au temple et aux tombes où sont enterrés leurs ancêtres. La croyance veut que plus la visite au temple est effectuée tôt, plus grande sera la chance apportée par la nouvelle année. Il est ainsi courant de voir de nombreuses personnes s'agglutiner devant les portes des temples bien avant leur ouverture. Elles veulent être les premières à planter un bâton d'encens allumé dans le brûle-parfum. Certains temples ouvrent même leurs portes à minuit.
Durant cette occasion, il est également possible de voir des chorégraphes exécuter des danses de lion dans certains quartiers et certaines rues touristiques. En général, ces danses sont commandées par des familles ou des sociétés qui peuvent payer leurs prestations. Cette première journée est aussi consacrée aux visites aux aînés, ainsi qu'aux supérieurs hiérarchiques. Lors de la deuxième journée, les femmes mariées vont, avec enfants et maris, rendre visite à leurs familles.
Les commerces rouvrent leurs portes quand arrive le cinquième jour. C'est aussi le jour qui marque l'anniversaire du dieu de la richesse, célébré à Hong Kong. Le huitième jour est considéré comme celui de l'anniversaire du dieu du Ciel ou Empereur de Jade.
La Fête du Printemps s'achève quand arrive le quinzième jour ; on célèbre alors la Fête des Lanternes.
Le jour de l'An, il existe certains comportements à éviter :
- Une femme ne peut sortir de chez elle sous peine d'être en proie à la mauvaise chance pour toute l'année à venir.
- Une fille mariée n'a pas le droit de visiter la maison de ses parents car cela est censé leur apporter la malchanceet provoquer des difficultés économiques à toute la famille.
- Balayer ce jour est considéré comme un acte faisant fuir la richesse au loin.
Pendant toute la saison du Festival (du 1er au 15ème jour du premier mois lunaire) les croyances suivantes s'appliquent :
- Le cri d'un enfant apporte la malchance à la famille ; Les parents font donc de leur mieux pour éviter que les enfants ne pleurent.
- Casser quelque chose au cours de cette période est associé à une perte de richesse pour l'année à venir.
- Une visite à l'hôpital durant les premiers jours de l'année est censé apporter la maladie à la personne en question.
Déjà à l'âge néolithique, les ancêtres chinois avaient découvert les règles de l'alternance des quatre saisons d'après l'observation de la croissance périodique des cultures qui donna l'idée primitive de « Nian » (l'Année).
Cependant, cette appellation parut plus tard, d'après les historiens. Dans l'« Er Ya », un des Treize Classiques le plus ancien dictionnaire chinois constitué de gloses de textes antiques au IIIè siècle AC, on évoqua comme Année le « Zai » sous le règne des souverains Yao et Shun (22è-21è s. AC), le « Sui» et le « Si » respectivement à l'époque des Xia (21-17è s. AC) puis des Shang (17-11è s. AC), enfin le Nian au début de la Dynastie des Zhou de l'Ouest (11è s.-265 AC) où des célébrations de bonne Moisson ou sacrifices pour franchir le seuil d'une année.
Ce fut sous le règne de Wudi (140-88 AC) de la Dynastie des Han de l'Ouest que vit le jour définitivement un calendrier «Taichu» (l'antiquité la plus reculée) selon lequel le premier mois du printemps ou la 1ère Luneétait le début d'une année, 1er mois de l'année lunaire. Dès lors, ce calendrier lunaire se transmit jusqu'à la fin de la Dynastie des Qing (1616-1911). Et le 1er jour de l'An devint une fête traditionnelle sous toutes les dynasties.
En 1913, le 1er jour du 1er mois de l'année lunaire a été mandaté comme la Fête du Printemps en Chine.
Mais avant de devenir le Chunjie, la Fête du Printemps, différentes appellations se succédèrent pour le 1er Jour de l'Année lunaire ou le Nouvel An lunaire, telles que le «Shang Ri», «Yuanri», « Gaisui» et « Xiansui » (le Jour de l'alternance d'une année à l'autre ) sous la dynastie des Qin (221-206 AC); le «Sanchao» (début du ler jour du premier mois de l'année), «Suiri», «Zhengdan» et «Zhengri» sous les deux Han (206 AC-220) ; le «Yuanchen» (1er temps de l'Année), «Yuanri», «Yuanshou», «Suishou» et «Suichao» (Commencement de l'Année) à l'époque des Trois Royaumes (222-265), des Jin (265-422), la période des dynasties du Nord et Sud (420-589) et la Dynastie des Sui (581-618) ; le «Yuandan» (Jour de l'An), «Suiri», «Xinzheng» et «Xinyuan» (le Nouvel An) de la Dynastie des Tang (618-901), des cinq dynasties (907-960), des Song (960-1275), des Yuan (1206-1368) à celle des Ming (1365-1644) ; le «Yuandan» (Jour de l'An) et «Yuanri» sous la dernière dynastie des Qing (1616-1911).
C'était la République nationale (1912-1949) qui, en adoptant le calendrier solaire, avait désigné le Nouvel An lunaire comme nom officiel «Chunjie» (Fête du Printemps).
Les festivités du Chunjie se poursuivent jusqu'au 15 du 1er mois lunaire, jour de la Fête des Lanternes.
Depuis l'avènement de la République populaire de Chine en 1949, le gouvernement central a instauré trois jours de congé pendant le Chunjie qui prolonge aujourd'hui une « Semaine d'or » pour que les chinois puissent passer cette fête traditionnelle en famille.
Lafête du nouvel an asiatique("chunjie", littéralement fête du printemps en chinois) est, à l'origine, la fête du solstice d'hiver qui marquait la fin de cette période de grand froid et l'arrivée prochaine des beaux jours. Cette fête remonte à l'Antiquité et, à l'époque, était surtout fêtée par les paysans. La nourriture consommée lors du réveillon symbolise la réunion de la famille, la prospérité, le bonheur et la santé.
Les raviolissont particulièrement prisés au moment du nouvel an car ils ont sensiblement la même forme que les pièces de monnaie anciennement utilisées en Chine. La forme confère donc aux raviolis le symbole de prospérité.
De façon générale, les aliments ronds portent bonheur et symbolisent l'éternité. C'est la raison pour laquelle ils sont abondamment servis en temps de fête.
Lefeuest un élément incontournable du nouvel an. Pourquoi ? Pour chasser les démons et les mauvais esprits. C'est pour cette raison qu'au moment du nouvel an, les chinois aiment à lancer des pétards ou encore de grandioses feux d'artifices. Le bruit et la lumière sont en effet les meilleurs moyens de tenir le mal à l'écart.
Quant à la danse du lion, elle est signe de rassemblement. Une fois encore, pour mieux vaincre les démons, mieux vaut être réuni pour défendre les siens.
Une coutume très courante en Chine est encore celle d'offrir du poissonlors du nouvel an. Le caractère qui signifie poisson se prononce "yu" en chinois. Or, cette même syllabe prononcée avec un ton différent signifie aussi la richesse. Le proverbe souvent utilisé à cette époque de l'année qui dit "tiantianyouyu" et qui signifie "avoir du poisson tout au long de l'année" a également le sens de "être riche toute l'année".
Tout comme nous avons les étrennes en Occident, les chinois ont pour tradition d'offrir une enveloppe rougeaux enfants de la famille à l'occasion du nouvel an. Elle porte le nom de "hongbao" soit "enveloppe rouge", rouge la couleur du bonheur, de la chance et de la prospérité ! Les clients du restaurant recevront chacun un hongbao dans lequel ils découvriront une surprise.