Dans sa préface, Xia Li (985–1051), haut fonctionnaire Song, affirme que Wang Weiyi s'appliqua assidûment à compiler l'ouvrage, consultant des sources anciennes et contemporaines. Pour expliquer le contenu de son manuel par une démonstration visuelle, et pas seulement par des mots, Wang Weiyi conçut en 1027 deux statues de bronze grandeur nature, chacune avec les organes à l'intérieur. Les 354 points d'acupuncture étaient marqués sur les corps de bronze par des trous remplis de mercure et recouverts de cire. Avec la démocratisation de l'acupuncture et de la moxibustion pendant la dynastie Song, l'élaboration d'une norme nationale des méridiens et des points devint nécessaire. Cet ouvrage illustré, en cinq juan, avait pour but d'aider à l'enseignement et à la pratique de l'acupuncture. Il indique les trajectoires standardisées des 12 méridiens principaux, les vaisseaux et les points le long des méridiens. Le livre contient également des images des canaux principaux et collatéraux des mains et des pieds, des instructions permettant d'éviter les erreurs en acupuncture, et des explications sur chaque point situé le long des 12 méridiens. En outre, il fournit différentes techniques en fonction des quatre saisons, des cinq éléments fondamentaux et des méthodes de respiration. Le texte utilise fréquemment un dialogue sous forme de questions–réponses entre l'Empereur Jaune et le dieu du tonnerre. Au cours des siècles ultérieurs, les lecteurs appelaient souvent cet ouvrage Tong ren (Homme de bronze) ou Tong ren jing (Manuel de l'homme de bronze). Une des statues de bronze disparut pendant la guerre entre les Song et les Jin. Les Jurchens s'emparèrent de la seconde, et ils ne la rendirent qu'après les négociations entreprises par les cours Song et Jin. L'édition Yuan présentée ici est l'exemplaire le plus ancien encore existant aujourd'hui, ce qui lui confère une valeur inestimable.