Une écrasante majorité des médecins interrogés reconnaît avoir prescrit des actes injustifiés
« CHIRURGIE : LE SCANDALE DES OPERATIONS INUTILES » Le « Journal du dimanche » livre les conclusions d’une enquête de la Fédération hospitalière de France, qui « révèle un nombre important d'interventions chirurgicales inutiles en France, avec de fortes disparités selon les départements ».
Le journal observe ainsi :
 
« C'est un secret de Polichinelle dans le monde de la santé : certains chirurgiens, du privé mais aussi du public, opèrent beaucoup trop ou beaucoup trop vite ; des médecins prescrivent à tour de bras IRM et prises de sang non pertinentes ».
 
 
 
L’hebdomadaire indique que
 
« depuis une dizaine d'années, la FHF, le représentant des hôpitaux, tire la sonnette d'alarme en réclamant une réflexion sur "la pertinence des actes médicaux". Alors que la ministre de la Santé a promis de lancer enfin la bataille pour une meilleure "qualité" des soins, la FHF enfonce le clou dans une nouvelle étude choc. […] "Notre travail montre qu'il y a un problème d'actes inutiles en France", dénonce Frédéric Valletoux, son président. Ce constat est confirmé par un sondage également commandé par la FHF dans lequel une écrasante majorité des médecins interrogés reconnaît avoir prescrit des actes injustifiés ».
 
 
 
Le Journal du dimanche explique :
 
« Césarienne, pontage coronarien, chirurgie de la colonne vertébrale, pose d'un stent (petit ressort) coronaire ou vasculaire, chirurgie du cristallin. Cinq opérations fréquentes ont été scrutées à la loupe dans la base hospitalière PMSI (programme de médicalisation des systèmes d'information) par la société Héva ».
 
 
 
Le journal indique que
 
« ce cabinet spécialisé dans le traitement des données de santé a mesuré la "consommation de soins" territoire par territoire (taux de recours, dans le jargon statistique) ».
 
 
 
L’hebdomadaire retient que
 
« prolongeant un atlas publié l'an dernier par l'Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes), l'étude met au jour d'étonnantes disparités géographiques : les cartes qui synthétisent les résultats se colorent comme des habits bariolés d'Arlequin ».
 
Frédéric Valletoux souligne ainsi que
 
« nous ne sommes pas égaux face à la maladie, selon l'endroit où nous habitons ».
 
Le « Journal du dimanche » relève que
 
« l'exemple de la chirurgie de la colonne vertébrale, souvent lourde et risquée, est saisissant. Dans l'Est, le Sud-Ouest et le Sud-Est, les hernies discales sont beaucoup plus opérées qu'en région parisienne ou dans le Rhône ».
 
« De manière surprenante, dans le cas des pathologies dorsales, plus le nombre de praticiens est important, moins il y a d'interventions.
 
Cette modération pourrait s'expliquer par :
 
-        une offre plus riche en centres pratiquant la rééducation poussée du dos et la gestion de la douleur
 
-        mais aussi par les habitudes des médecins qui prescrivent plus de kiné ou de traitements par infiltration », note le journal.
 
Il continue :
 
« La carte représentant le recours à un pontage coronarien révèle elle aussi de grandes inégalités. Encore plus fortes, selon les détails de l'étude statistique, dans le privé que dans le public. La probabilité de subir cette lourde chirurgie cardiaque pour un patient de clinique est ainsi 50 fois plus élevée dans certains départements que dans d'autres. Pour les césariennes, qui peuvent causer des complications, l'écart est de 1 à 20 ».
 
Cédric Arcos, délégué général de la FHF, souligne pour sa part :
 
« Notre idée n'est pas de clouer les cliniques au pilori mais plutôt de mettre le doigt sur des pratiques injustifiées.
 
Public ou privé, peu importe : les écarts sont épouvantables ».
 
Le « Journal du dimanche » explique enfin que l'étude
 
« n'a pas creusé les causes de ces inégalités. De l'aveu de plusieurs spécialistes, celles-ci pourraient être nombreuses :
 
-        difficulté d'accès aux spécialistes dans certains déserts médicaux,
 
-        pression de patients souhaitant se débarrasser au plus vite de leur mal de dos pour retourner au travail
 
-        femmes refusant d'accoucher par voie basse,
 
-        appât du gain chez certains praticiens,
 
-        système de tarification des hôpitaux et cliniques poussant à multiplier les actes,
 
-        austérité budgétaire ».
 
 
Date de publication : 27 Novembre 2017
 
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