Pourquoi aime-t-on la bière ou le café ?
BIERE OU CAFE ? Pourquoi les uns préfèrent-ils un café noir, tandis que d’autres ne résistent pas à un jus d’orange ? Notre attirance pour les boissons amères n’est pas liée à leur goût, mais à leurs effets psychoactifs
Le Figaro
Jean-Luc Nothias observe dans Le Figaro que « hormis l’eau potable, la plupart des boissons ont soit un goût amer, soit un goût sucré », et s’interroge : « Pourquoi les uns préfèrent-ils un café noir ou une bière à l’arôme de houblon, tandis que d’autres ne résistent pas à un jus d’orange ou à une boisson gazeuse aromatisée ? ».
Le journaliste fait savoir qu’« une équipe de chercheurs de la Northwestern University, près de Chicago [Etats-Unis], a essayé de savoir si c’étaient les gènes du goût qui dictaient cette conduite ou autre chose. Des recherches qui pourraient avoir des applications concrètes dans certaines pathologies ».
Jean-Luc Nothias décrit ainsi ces travaux parus dans Human Molecular Genetics : « Les chercheurs se sont appuyés sur une banque de données génétiques britannique : ils ont analysé le profil de 336.000 personnes qui avaient indiqué leur goût pour les boissons. Celles-ci étaient divisées en deux catégories : - les amères (café, thé, jus de pamplemousse, bière, vin rouge) et - les sucrées (regroupant toutes les boissons sucrées, sodas et autres) ».
« Les auteurs ont pratiqué une étude d’association pangénomique (Genome Wide Association Study en anglais). Cela consiste à analyser les variations d’un même gène chez de nombreux individus, afin d’étudier leurs corrélations avec des traits phénotypiques, comme le fait de consommer telle ou telle boisson », précise le journaliste.
Il relève qu’« une curiosité est apparue au cours de l’étude : les chercheurs ont trouvé que le variant d’un gène appelé FTO était associé au goût pour les boissons sucrées. C’est, paradoxalement, un variant connu comme protecteur contre l’obésité ».
Marilyn Cornelis, qui a mené ce travail, remarque que « c’est contre-intuitif. Ce FTO est un gène mystérieux et nous ne savons absolument pas comment il fonctionne vis-à-vis de l’obésité ».
Jean-Luc Nothias ajoute que « les auteurs n’ont pas trouvé de corrélation entre les variations sur les gènes du goût de chacun et leur préférence pour l’amer ou le sucré. Leur conclusion est que notre attirance pour les boissons amères n’est pas liée à leur goût, mais à leurs effets psychoactifs ».
Marilyn Cornelis indique ainsi que « les gens aiment le café ou l’alcool pour l’effet que cela leur fait. C’est pour cela qu’ils en boivent, pas pour leur goût ».

 
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