VACCINATION : Pourquoi n'arrive-t-on pas à éliminer la rougeole ?
En France, entre 2011 et 2018, il a été possible de valider que 12,9% avaient reçu deux doses de vaccin (obligatoires) ont eu la rougeole; un malade va infecter 15 à 20 personnes qui vont, à leur tour, propager la maladie « Pourquoi n'arrive-t-on pas à éliminer la rougeole ? »
 
=>  la proportion de la population correctement vaccinée avec deux doses n’a cessé d’augmenter depuis 2008.
=> l’épidémie qui a sévi entre 2008 et 2011 a été particulièrement de grande ampleur 
=> conclusion ? 
 
C’est ce que se demande Anne Prigent dans Le Figaro, relevant que « certains voient dans les récentes flambées de la maladie une mutation du virus. Rien n’est moins sûr. Le déficit de vaccination en reste la raison principale ».
La journaliste souligne ainsi que « la rougeole aurait dû être éliminée en 2020. Cet objectif, fixé par l’OMS, ne pourra pas être tenu. Au contraire, la recrudescence des foyers épidémiques dans des pays qui avaient éliminé la maladie ou étaient sur le point de le faire alerte les autorités sanitaires ».
Elle ajoute que « la France n’est pas épargnée. Avec 22.000 cas déclarés, l’épidémie qui a sévi entre 2008 et 2011 a été particulièrement de grande ampleur ».
Anne Prigent rappelle qu’« il suffit d’une seule personne malade dans une communauté insuffisamment protégée pour que la maladie fasse des ravages. Une personne contaminée va, en effet, infecter 15 à 20 personnes qui vont, à leur tour, propager la maladie ».
« Pour que le virus ne circule plus, le taux de vaccination de la population devrait atteindre les 95%. Un taux qui n’est toujours pas atteint, notamment chez les adultes jeunes. Mais est-ce l’unique raison qui puisse expliquer la persistance d’une maladie qui aurait dû disparaître ? », continue Anne Prigent.
Le Pr Didier Raoult, directeur de l’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection, remarque : « Il est possible que pour la rougeole, comme pour la grippe, il faille un mélange de souches de différentes natures dans les vaccins pour faire face au fait qu’il y a eu une telle pression de sélection sur la souche initiale qu’il émerge des souches résistantes à ce vaccin ».
La journaliste note toutefois que cette « supposition [est] écartée par les virologues interrogés par Le Figaro. Certes, la possibilité d’une mutation existe mais la probabilité qu’elle survienne demeure très faible ».
Frédéric Tangy, responsable du laboratoire de génomique virale et vaccination à l’Institut Pasteur, déclare ainsi que « le virus de la rougeole n’a rien à voir avec celui de la grippe. Il appartient à la famille des Paramyxovirus qui sont des virus très stables ».
« Et jusqu’à preuve du contraire, aucun argument épidémiologique ou virologique ne laisse penser que les virus de la rougeole qui circulent actuellement soient en train «d’échapper» », poursuit Anne Prigent.
La journaliste indique que pour le Pr Astrid Vabret, responsable du Centre national de référence de la rougeole, « le problème ne réside pas dans une quelconque mutation, mais bien dans un taux de vaccination encore largement insuffisant et imparfait ».
Le Pr Odile Launay, responsable du centre d’investigation clinique spécialisé en vaccination de l’hôpital Cochin, observe ainsi que « lors des épidémies de rougeole, 90% des personnes malades n’étaient pas vaccinées ou n’avaient reçu qu’une seule des deux doses nécessaires ».
Anne Prigent note que selon Santé publique France, « entre 2011 et 2018, il a été possible de valider le statut vaccinal de 1500 personnes sur les plus de 5000 ayant eu la maladie : =>  86,7% n’étaient pas correctement vaccinées (69,1% n’avaient reçu aucune dose contre la rougeole et 17,6% une seule dose) et =>  12,9% avaient reçu deux doses de vaccin ».
La journaliste ajoute que selon l’agence, « le taux de personnes bien vaccinées déclarant une rougeole est en hausse par rapport à l’épisode épidémique de 2008-2011. Ce qui ne signifie pas pour autant que le vaccin est devenu moins efficace ».
Annick Guimezanes, immunologiste au centre d’immunologie de Marseille-Luminy, rappelle ainsi qu’=>  « entre 5% et 10% des gens répondent mal aux vaccins. =>  C’est vrai pour tous les vaccins ».
Anne Prigent note en outre que « plus la couverture vaccinale est élevée, plus la proportion de vaccinés qui vont faire une rougeole grimpe. Et de fait, la proportion de la population correctement vaccinée avec deux doses n’a cessé d’augmenter depuis 2008 ».
Date de publication : 29 avril 2019  https://www.mediscoop.net/index.php?pageID=09b87eb7a6a7f4e228d3a11604a8450f&midn=11894&from=newsletter
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