Gare à l'allergie bucco-génitale
Pratiques sexuelles. Un rapport bucco-génital provoque une allergie à un antibiotique juste après avoir avalé le sperme de son partenaire de par la liposolubilité de l’antibiotique.
Marc Gozlan indique dans Le Monde que « des médecins espagnols rapportent […] dans la revue BMJ Case Reports un cas d’allergie soudaine à un antibiotique après un rapport bucco-génital ».
Le journaliste relève que « c’est la première fois qu’un cas d’anaphylaxie est rapporté chez une femme qui juste après avoir avalé le sperme de son partenaire a développé une réaction allergique médicamenteuse. En effet, cet homme suivait un traitement par Augmentin® (amoxicilline-acide clavulanique) ».
Marc Gozlan explique que cette « femme de 31 ans a été admise aux urgences pour des vomissements abondants, une gêne respiratoire et une éruption cutanée généralisée (urticaire). Elle ne suivait aucun traitement médicamenteux, n’avait pas été piquée par un insecte, ni consommé un aliment inhabituel. Les symptômes ont débuté après un rapport sexuel sans préservatif, ayant consisté en une pénétration vaginale suivie d’une éjaculation dans la bouche de la partenaire ».
Le journaliste note que « la patiente n’avait jamais présenté ce type de symptômes au cours de précédents rapports sexuels. Dans l’enfance, on lui avait diagnostiqué une allergie à la pénicilline. Les médecins estiment que la cause de la réaction allergique de survenue brutale, mais modérée, était donc l’amoxicilline (antibiotique de la famille des pénicillines) prise par son partenaire ».
Marc Gozlan précise que « le passage de l’amoxicilline dans le sperme s’explique notamment par la liposolubilité de l’antibiotique, à savoir sa capacité à être soluble dans un milieu renfermant des lipides. Or, l’amoxicilline est un acide faible qui présente une solubilité lipidique. Cet antibiotique peut donc, théoriquement, se retrouver à des concentrations conséquentes dans le sperme ».
Il indique qu’« en traitement de l’anaphylaxie, la jeune femme a reçu de l’adrénaline, un corticoïde et du salbutamol en spray pour lutter contre la contraction des bronches. La gêne respiratoire a progressivement diminué jusqu’à totalement disparaître après 6 heures de traitement. La patiente était complètement rétablie une semaine plus tard ».
Le journaliste relève qu’« on retrouve dans la littérature médicale quelques cas de survenue de symptômes locaux ou d’une urticaire après des rapports sexuels liés à la prise d’un antipsychotique (thioridazine), d’un anticancéreux (vinblastine), de pénicilline ».
« Les auteurs mentionnent par ailleurs avoir identifié 4 cas d’éruptions cutanées d’origine médicamenteuse sur les organes génitaux dans un contexte de rapport sexuel et d’exposition avec des fluides corporels contenant le médicament allergisant. Enfin, on retrouve également dans la littérature des cas de réactions allergiques à l’amoxicilline et à la bacampicilline [...] après un baiser profond chez des personnes qui présentaient une allergie alimentaire connue », ajoute Marc Gozlan.
Il note que  les auteurs recommandent l’usage de préservatif lorsqu’un des partenaires suit un traitement susceptible de provoquer une allergie chez l’autre », ces derniers écrivant : « En tant que cliniciens, nous considérons qu’il est important de prendre conscience de la possibilité de réactions anaphylactiques sur les plans diagnostique et préventif ».
 
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