Le processus de vieillissement : perte générale de matière grise et blanche
« Un cerveau abîmé annoncerait une mort prématurée » « La perte générale de matière grise et blanche, une caractéristique du processus de vieillissement ». Anne Prigent observe dans Le Figaro qu’« aujourd’hui, votre médecin peut facilement calculer l’âge de vos artères et évaluer quel est votre risque d’infarctus ou d’attaque cérébrale dans les dix prochaines années.
Demain, il pourrait, grâce à une simple IRM, déterminer l’âge de votre cerveau et votre risque de décès prématuré… ». 
La journaliste explique en effet qu’
 
« en combinant les résultats d’examens
 
- par imagerie par résonance magnétique
 
- avec des algorithmes d’apprentissage, des chercheurs de l’Imperial College de Londres démontrent que la différence entre :
 
- l’âge cérébral et
 
- l’âge civil
 
pourrait être un indicateur fiable sur l’état de santé mental et physique des individus », 
 
selon une étude parue dans Molecular Psychiatry.
Anne Prigent évoque 
 
« une technique qui consiste :
 
- à mesurer le volume du cerveau et
 
- à utiliser des ordinateurs pour estimer la perte générale de matière grise et blanche, une caractéristique du processus de vieillissement ».
 
« Elle a permis [aux chercheurs britanniques] d’analyser les données de 669 personnes âgées de 73 ans. Selon les calculs réalisés par l’équipe anglaise, le danger survient lorsque l’écart entre
 
-   l’âge de la personne et
 
- celui de son cerveau dépasse huit ans pour les hommes et deux ans pour les femmes »,
 
 indique la journaliste.
Anne Prigent note que selon les auteurs,
 
« cette méthode pourrait devenir un outil de dépistage et de prévention ».
 
Ils indiquent que 
 
« grâce à cette analyse de l’âge du cerveau, le médecin pourrait dire aux patients “Votre cerveau est dix ans plus vieux qu’il ne le devrait.”
 
Il pourrait alors conseiller :
 
-       de changer d’alimentation,
 
-       de mode de vie ou
 
-       commencer un traitement ».
 
La journaliste observe toutefois que 
 
« le concept, certes séduisant, mettra encore quelques années avant de franchir la porte du cabinet médical ».
Jean-François Mangin, directeur de recherche au CEA, souligne ainsi qu’
 
« aujourd’hui, nous ne savons pas quel est l’impact du vieillissement “normal” sur le cerveau.
 
 De nombreuses pathologies sont présentes des années avant l’apparition de leurs premiers symptômes.
 
Il est donc difficile de faire la distinction entre :
 
-       un cerveau au vieillissement physiologique et
 
-       un cerveau au tout premier stade d’une maladie »
 
Anne Prigent précise que 
 
« c’est notamment le cas de la pathologie majeure du vieillissement cérébral : la maladie d’Alzheimer.
 
À 70 ans, 20% à 30% de la population présente des signaux positifs avec les marqueurs amyloïdes de la maladie sans pour autant avoir de symptômes.
 
Tous ne développeront pas pour autant la maladie ».
Le Pr Bruno Dubois (Pitié-Salpêtrière et Institut du cerveau et de la moelle, ICM) remarque que 
 
« dans l’étude Insight en cours, :
 
-       sur les 388 personnes suivies,
 
-       88 présentaient des lésions au cerveau au moment de l’inclusion
 
-       mais seulement 4 ont développé la maladie au bout de 3 ans »
 
La journaliste se demande « pourquoi ? » et indique qu’
 
« une des réponses se trouve dans la notion de «réserve cognitive».
 
Ce capital cérébral, différent selon les individus, permettrait de mieux résister :
 
-       aux lésions du cerveau et
 
-       à la perte de neurones ». 
 
Le Dr Michel Thiebaut de Schotten (ICM) précise qu’
 
« on a observé que pour une même tâche, les personnes ayant une réserve cérébrale utilisent plus de régions du cerveau que les autres ».
 
Date de publication : 1er juin 2017 
 
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