Sus aux actes de chirurgie illégaux !
« La chirurgie illégale du cancer enfin sanctionnée ? » Daniel Rosenweg remarque dans Le Parisien : « Sus aux actes de chirurgie illégaux ! C’est à peine croyable, mais en France des centaines d’équipes de chirurgie pratiquent des ablations de tumeurs cancéreuses en dehors de toute autorisation ». « C’est pour mettre fin à cette aberration que le député Olivier Véran (La République en marche), rapporteur général du Projet de loi de financement de la sécurité sociale débattu à l’Assemblée à partir du 23 octobre, a déposé un amendement », indique le journaliste.
 
Il explique en effet que « depuis 10 ans, des seuils minimums d’activité s’imposent à la chirurgie du cancer et conditionnent les autorisations de pratiquer. - Il faut au moins 30 interventions par an pour la chirurgie des cancers du sein, digestifs, urologiques et thoraciques, et - au moins 20 interventions annuelles pour les cancers gynécologiques, oto-rhino-laryngologiques et maxillo-faciaux ».
« Pourtant, la pratique hors autorisation est courante. La chirurgie mammaire dont ont bénéficié 44.000 patientes en 2014 le montre bien : - sur les 571 services qui ont facturé des actes à l’Assurance maladie, 115 n’avaient pas d’autorisation, selon le Service national des données de santé »,précise Daniel Rosenweg.
Il relève en outre : « Tout aussi incroyable : ces actes sont pris en charge par l’Assurance maladie qui reverse directement à l’établissement (public) ou à l’équipe médicale (privé) ».
Le Dr Ayden Tajahmady, directeur adjoint de la stratégie des études et des statistiques à la Cnam, précise : « Nous n’avons pas d’autre choix que de payer. La jurisprudence impose que lorsqu’un acte médical a été réalisé, nous devons le régler ».
Daniel Rosenweg fait savoir que « l’amendement, soutenu par le ministère de la Santé selon nos informations, propose de sanctionner les services ou établissements en cause en les obligeant à rembourser à l’Assurance maladie les sommes indûment perçues ».
Le Pr Guy Vallancien déclare ainsi : « C’est un scandale de voir encore des hôpitaux et cliniques ne traiter que quelques cancers de l’utérus ou des ovaires par an, des opérations très lourdes. […] Quand on pratique peu, on perd en expertise. Il est d’ailleurs temps de réévaluer ces seuils minimums d’activité pour tirer la qualité vers le haut ».
Le journaliste indique que « la Cnam, qui souhaite instaurer un système de bonus financier pour les pratiques chirurgicales vertueuses, est clairement favorable à une réévaluation des seuils ». Le Dr Tajahmady remarque ainsi que « pour améliorer la qualité des soins, nous préconisons que pour la chirurgie du :- cancer du sein, le seuil soit relevé de 30 à 150 interventions par an. Dans le cas du - cancer de l’ovaire, plus rare, et pour lequel il n’existe encore aucun seuil, nous proposons 20 actes par an ».
La Cnam relève que « - 338 établissements ne pourraient plus continuer à opérer des cancers du sein et - 519 établissements ne pourraient plus continuer à réaliser de chirurgie pour cancer de l’ovaire – soit 857 blocs opératoires ».
Daniel Rosenweg conclut : « Mais au fait, combien de sanctions prononcées contre les actes non autorisés ? «Impossible à dire, cela demanderait des redressements très fins», répond la DGOS [Direction générale de l’offre de soins] qui semble vouloir déjà tourner la page ».
 
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