L'HEURE DE LA BLESSURE JOUE SUR SA GUERISON
Le « Figaro » observe que : « des biologistes britanniques ont fait une découverte inattendue : les plaies contractées pendant la journée se cicatrisent bien plus vite que celles qui ont leur origine pendant la nuit. Une conséquence du rythme circadien qui adapte le fonctionnement biologique de nos organismes sur un rythme de 24 heures ». Le journal note que ce travail, paru dans Science Translational Medicine : « apporte des pistes très prometteuses pour optimiser le moment où on peut programmer une opération chirurgicale ou pour mettre au point de nouvelles stratégies afin d’accélérer la réparation de tissus blessés ».
Le Pr John O’Neill, du Laboratoire de biologie moléculaire de Cambridge, qui a mené l’étude, explique que :
« le point de départ de notre travail, c’est l’idée assez extraordinaire que chacune des milliards de cellules qui composent notre organisme est régie par un cycle circadien de 24 heures. Et nous avons voulu étudier l’impact que ces rythmes pouvaient avoir sur les processus de réparation cellulaire ».
 
Le Figaro indique que :
« les chercheurs ont commencé à un stade très simple, sur des cultures de cellules, en regardant quelles protéines elles exprimaient quand on les soumettait à une agression ».
 
Le Pr O’Neill remarque :
« Nous avons eu la surprise de constater que certaines des protéines importantes pour la cicatrisation étaient bien plus nombreuses quand l’agression avait lieu pendant la période d’activité de l’animal (la nuit pour la souris) que pendant la phase de repos ».
« Les biologistes ont alors regardé à une échelle un peu plus complexe, avec des cultures de peau de souris, et ils ont constaté que l’expression de certaines protéines avait un effet très clair sur la vitesse de cicatrisation : elle était presque 2 fois plus rapide lors des phases actives », note le quotidien. 
 
Le Pr O’Neill indique que :
« c’est un effet biologique très important, très significatif, mais on se demandait tout de même si nous allions retrouver la même amplitude avec des cellules humaines. Nous l’espérions, car on peut penser qu’il y a un avantage évolutif à être capable de guérir plus vite dans les phases où on est plus actif, et où on a plus de chances de se blesser ».
 
Le Figaro note ainsi que :
« les machines cellulaires ne seraient pas maintenues dans un état de réponse optimale 24 heures sur 24, car « cette mise en capacité de réagir le plus vite possible à une agression a un coût énergétique important pour l’organisme », précise le biologiste ».
 
Le journal observe qu’ :
« avant de vérifier cette idée avec des expériences sur l’être humain, les chercheurs sont allés chercher des informations dans des bases de données hospitalières. Avec l’aide de chercheurs de l’université de Manchester, ils ont pu scruter un registre de 118 grands brûlés hospitalisés en Grande-Bretagne. Registre qui détaillait l’heure à laquelle les personnes avaient reçu leur blessure ».
« Et comme chez la souris, l’effet du moment où l’agression a été reçue est très net. Ceux qui ont été brûlés le jour étaient complétement soignés au bout de 17 jours, contre 28 jours pour ceux qui l’avaient été pendant la nuit. Un accroissement de 60% ! », relève le quotidien.
 
Le Figaro précise que :
« cette guérison accélérée semble liée à la capacité de certaines cellules de l’épiderme, les fibroblastes, d’arriver plus vite sur l’endroit où les cellules ont été endommagées, lors d’une coupure où d’une brûlure.
Pendant la phase d’activité de l’organisme (le jour chez l’homme, et la nuit chez la souris), ces fibroblastes apportent notamment plus de collagène au niveau de la plaie, un apport initial qui est critique pour la cicatrisation, même dans les jours qui suivent ».
 
Le Pr O’Neill observe que :
« le collagène sert en quelque sorte d’échafaudage pour tout le travail complexe de réparation cellulaire qu’est la cicatrisation ».
 
Le journal relève que :
« les chercheurs britanniques veulent désormais élargir leurs travaux, et voir si cet effet du rythme circadien est aussi visible sur la réparation d’autres organes que la peau.
Ils espèrent aussi que des tests réalisés sur l’homme dans des conditions mieux contrôlées puissent prouver, notamment pour des opérations chirurgicales, qu’il y a des heures plus favorables que d’autres pour aider à la cicatrisation » [1]. (Date de publication : 9 Novembre 2017)
 
 
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